10 mai 2009
Yves Bonnefoy
« Aller » à cet arbre,
dit Bashô.
Reconnaître dans ce gonflement du tronc, à tel endroit, dans cette torsion
d'une branche, ce par quoi il est lui-même, rien que lui-même ; revivre ainsi
le mouvement qui du fond de soi l'a conduit à cette forme, cette taille, cette
couleur : à ce déploiement d'une essence qui, bien que commun à toute l'espèce,
est pourtant, de l'intérieur, le sien propre, l'arrêt qui n'est qu'à lui, en
cet instant qui est l'absolu, de son élan dans l'espace.
In « Sur de
grands cercles de pierre "
Photos Océania
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