Michel de Montaigne

« Comme si nous avions l’attachement infect, nous corrompons par notre maniement les choses qui d’elles-mêmes sont belles et bonnes. Nous pouvons saisir la vertu de façon qu’elle en deviendra vicieuse : si nous l’embrassons d’un désir trop âpre et violent. Ceux qui disent qu’il n’y a jamais d’excès en la vertu, d’autant que ce n’est plus vertu si l’excès y est, se jouent des paroles :

[Le sage doit être appelé insensé, le juste injuste,
S’ils vont trop loin dans leur effort pour atteindre la vertu]
(Horace, Epîtres, I, 6, 15)

C’est une subtile considération de la philosophie. On peut et trop aimer la vertu, et se porter excessivement en une action juste. À ce biais s’accommode la voix divine : "Ne soyez pas plus sages qu’il ne faut, mais soyez sobrement sages. »

Ceci n'est pas une hostie

In « Les Essais, Livre I, chapitre XXX »

Photo au-dessus Océania (Ravello)

Photos au-dessous Internet

Comments

[too banal]

que des personnes se croient investies de la parole de dieu et de parler en son nom. Exit donc la hiérarchie entre dieu et l'Homme. Exit tous les intermédiaires bornés comme certains curés, le pape, rabins,imams, mouftis...etc.
Ils font beaucoup trop de mal autour d'eux.

[kelcun]

C'est une subtile rencontre des anciens et des modernes. Comme Montaigne, ces photos s'adressent à nous à travers un silence.

[D. Hasselmann]

Montaigne à cheval, papamobile : l'un galopait, l'autre se traîne dans sa bulle grotesque.

L'esprit saint ne souffle pas à travers le plexiglas.

[noese cogite]

Très belles aphorismes sur l'intolérance de la religion catholique.
Les catholiques connaissent encore l'intolérance qui est devenue intolérable.

[FERBER]

Les mots sont la perversité de la vie, ils sont acteurs de la condition humaine et de ses inégalités, entre les deux dernières notes de votre blog cela me fait plaisir que vous ne happez point le langage, de le voir divulguer dans le sens fortifiant de sa critique avec assurance et bon sens. Entre intolérance et dérive du collectif la culture je me fais souci et en même temps me tends espoir, merci de votre sincérité, de votre regard. Cordialement