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Voyage dans les mots
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23 août 2008

Alberto Manguel

sculpture_pile_livres_Le_Bleuet



Socrate affirmait que la lecture ne peut qu'éclairer ce que le lecteur sait déjà, et qu'on ne peut acquérir la connais­sance par le truchement de lettres mortes. Les érudits du haut Moyen Age cherchaient dans la lecture une multipli­cité de voix convergeant en une voix unique, le logos de Dieu.
Pour les maîtres humanistes de la fin du Moyen Age, le texte (y compris la lecture faite par Platon des propos de Socrate) et les commentaires successifs des diverses géné­rations de lecteurs impliquaient de façon tacite la possibi­lité non point d'une seule, mais d'une infinité de lectures nourries les unes des autres.
Notre lecture scolaire des discours de Lysias était influencée par des siècles dont leur auteur n'avait eu aucune idée — pas plus qu'il n'en avait de l'enthousiasme de Phèdre ni des commentaires rusés de Socrate.
Les livres rangés sur mes étagères ne me connais­sent pas avant que je les ouvre, et pourtant je suis certain qu'ils s'adressent à moi en m'appelant par mon nom ; ils attendent mes commentaires et mes opinions. Je suis pres­senti dans Platon comme je le suis dans tous les livres, même dans ceux que je ne lirai jamais.

 

In « Une histoire de la lecture »

Photo Océania - Sculpture devant la librairie « Le Bleuet » à Banon

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Commentaires
D
L'empilement des livres (bientôt la rentrée aussi dans ce domaine !) montre des strates de pensée; l'empilement des pages des stries de fulgurances ou de mélancolies ou de rêves ou de cauchemars.<br /> <br /> L'intelligence échappe malgré tout aux têtes de gondole, même à Venise.
D
On le sait elle écoute, d'abord un murmure, puis une voix dans la neige, c'est ici qu'elle se laisse déshabiller, mot à mot, puis elle se retrouve nue en bas à droite et pendant un bref instant nous nous demandons si ce n'est pas elle qui lis en nous et devine nos pensées,elle nous regarde, nous dévisage, mais elle n'attend rien, juste qu'on la tourne, la page.
F
Un livre n'existe-t-il juste pas au moment où le lecteur tourne la première page ?
A
On ne lit pas les livres qu'on aime on les dévore et ce faisant on s'en nourrit.Le verbe se fait chair .
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