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Voyage dans les mots
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14 mai 2007

Alighieri Dante

Dante___Botticelli

Chant Premier

Au milieu du chemin de notre vie
Je me trouvai dans une forêt sombre
Après avoir perdu le droit chemin.
Ah ! combien il est dur de la décrire,
Cette forêt sauvage et âpre et rude
Dont la pensée fait renaître ma peur !
La mort même est à peine plus amère,
Mais pour traiter du bien que j'y trouvai 
Je vous dirai ce que j'y vis d'abord.
Comment j'y pénétrai, je ne sais dire,
Tant j'étais plein de sommeil au moment
Où hors du bon chemin je m'égarai.
Mais arrivé au pied d'une montagne
Où s'en venait finir cette vallée
Qui avait transpercé mon cœur d'effroi,
Levant les yeux, je la vis revêtue
Déjà des rayons de cette planète
Qui par tous les chemins guide nos pas.
Alors s'apaisa quelque peu l'angoisse
Qui au lac de mon cœur était restée
Toute la nuit passée en ce tourment.
Et comme un nageur qui, le souffle court,
Ayant pris pied sur la rive, se tourne
Vers les flots périlleux et les regarde,
Mon âme, poursuivant toujours sa fuite,
Se retourna pour contempler la passe
Qui ne laissa jamais homme vivant.

In, "La Divine Comédie" - L'Enfer"
Botticelli, "Dante"

Canto Primo 

Nel mezzo del cammin di nostra vita
Mi ritrovai per una selva oscura,
Ché la diritta via era smarrita.
Ahi quanto a dir qual era è cosa dura
Esta selva selvaggia e aspra e forte
Che nel pensier rinova la paura !
Tant' è amara che poco è più morte ;
Ma per trattar del ben ch'i' vi trovai,
Dirô de l'altre cose ch'i' v'ho scorte.
Io non so ben ridir com' i' v'intrai,
Tant' era pien di sonno a quel punto 
Che la verace via abbandonai.
Ma poi ch'i' fui al piè d'un colle giunto,
Là dove terminava quella valle
Che m'avea di paura il cor compunto,
Guardai in alto e vidi le sue spalle
Vestite già de' raggi del pianeta
Che mena dritto altrui per ogne calle.
Allor fu la paura un poco queta,
Che nel lago del cor m'era durata
La notre ch'i' passai con tanta pieta.
E come quei che con lena affannata,
Uscito fuor del pelago a la riva,
Si volge a l'acqua perigliosa e guata,
Cosi l'animo mio, ch'ancor fuggiva,
Si volse a retro a rimirar lo passo
Che non lascio già mai persona viva.

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Commentaires
E
Bonjour !<br /> <br /> Pour Dante, je n'ai pas lu la "Divine Comédie" en entier (je lisais en effet le livre du CDI, et, avec le bac, je n'avais pas vraiment le temps pour cela, hélas. Et je ne possède par cette oeuvre chez moi), mais je trouve, de toute façon, ce recueil magistral. Que d'imagination ! Les quelques vers que j'ai lus m'ont fait frissonner. Et, preuve de plus du génie de Dante, c'est la première oeuvre écrite en italien !<br /> Au même titre que les "Métamorphoses" d'Ovide ou que "La légende des siècles" de Hugo, cette "Divine comédie" se range dans ces oeuvres poétiques qui traversent le Temps en captant justement le Temps, en l'enfermant sur lui-même, en le piégeant dans sa propre enveloppe ; ces oeuvres poétiques dont on ne peut pas percer le mystère, ce mystère qui les rend si magiques pour qui sait apprécier la littérature et la poésie à leur juste valeur...<br /> <br /> À bientôt !
L
...<br /> Pour y percer l'illustre énigme<br /> Je l'ai sentie à portée de ma dextre,<br /> J'ai découvert le secret des déments<br /> Qui fuient vers des lieux hallucinants...<br /> <br /> J'ai senti l'exaltation de la folie<br /> Dans les méandres nébuleux de leur foi<br /> J'ai écouté les complaintes infinies<br /> De ceux dont c'était le dernier choix...<br /> (Luc T. in 'Le Désert" 2006)
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