Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Voyage dans les mots
Voyage dans les mots
Derniers commentaires
16 septembre 2008

Julien Gracq (L'explorateur)

ombre_coeur



Voici le dernier texte avant mon départ pour Naples et la côte amalfitaine

Je serai absente du 18 septembre au 1er octobre.

Merci de votre fidélité.

Amicalement,

Océania


J'ai vécu de peu de choses comme de ces quelques ruelles vides et béantes en plein midi qui s'ensauvageaient sans bruit dans un par­fum de sève et de bête libre, leurs maisons évacuées comme un raz de marée sous l'écume des feuilles.

Pareilles à ce panache de l'explo­sion d'une poudrière qui dégonfle une ville, de grandes masses de verdure orageuse roulaient un ciel sombre au-dessus des toits crevés. L'après-midi me retrouve devant un haut mur de parc aveugle, ten­dant l'oreille, comme on surprend un bruissement de feuilles der­rière une porte.

A l'air libre, trempé soudain de soleil tournoyant comme par une fanfare, mes pieds amoureusement ravivant la pente secrète d'une colline longue comme une joue, je redescendais chaque soir aux champs calmes, les mains pleines comme celui qui touche une femme, appuyant le front encore, les yeux fermés, ainsi que le coeur manque et qu'on marche en dormant, au songe odorant et au vide sous le soleil de ce village accoudé à la forêt comme un après- midi d'été au balcon de sa nuit sauvage.

 

In « Réalités secrètes »

Photo Océania

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Moi aussi, je suis venu tous les jours, pour vérifier si la maison était bien en ordre. Et demain, demain déjà, demain enfin...
C
Bon voyage,oui mais...<br /> j'ai la faiblesse de me connecter chaque jour<br /> pour voir si,par hasard je trouverai un titre nouveau,un texte,une photo...
T
Ville en songe ou en ruine... ruine de songe... pour un nouvel éveil des mots qui rebâtirent la ville.
P
Julien Gracq me rappelle quelqu'un que j'aimais beaucoup et dont c'était un des auteurs préférés. Notamment pour "En lisant en écrivant" .
T
des ruines a d'indéniables accents rimbaldiens:<br /> <br /> Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,<br /> Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,<br /> Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.<br /> Je laisserai le vent baigner ma tête nue.<br /> <br /> <br /> Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :<br /> Mais l'amour infini me montera dans l'âme,<br /> Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,<br /> Par la nature, heureux comme avec une femme. <br /> <br /> Profite bien de cette petite parenthèse napolitaine! A bientôt !
Voyage dans les mots
Publicité
Archives
Publicité