Océania (musique)
[...]
Si c’était vrai ? …
Si c’était vrai que nous avons dans le corps une petite
fenêtre qui laisse échapper l’âme pour lui permettre de fuguer vers plus vaste
que soi ?
Lorsque le temps s’arrête, je crois que toutes nos fenêtres
s’ouvrent afin que nos âmes partagent l’indicible.
Une nuit de très grand vent, Vendredi entraîne Robinson vers
la silhouette squelettique du cyprès. Ancré court à sa plus haute branche, le
cerf-volant vibre comme une peau de tambour en une note unique, mais riche
d’harmoniques infinis, musique véritablement élémentaire, inhumaine …
Vendredi et Robinson, coude à coude, à l’abri d’une roche en
surplomb, écoutent, communient.
Quelle est l’analogie ?
Je pense qu’elle réside dans la communion de Vendredi et
Robinson sous l’emprise du brame puissant et mélodieux dans une nature exhalant
son souffle d’orage.
Elle réside dans l’alliance du noir dit le sauvage et du
blanc dit le civilisé, du primaire et du raffiné, du combat de Vendredi contre
la force brutale d’Andoar et de son instinct d’homme à créer une musique, une
voix, de les partager.
Nous avons tous un Andoar en nous, le chemin d’une vie
n’est-il pas de le transformer en musique intérieure ?
Dessin Faujas