Merci Alexandre !
Sur la flamme, poser une bassine pleine de fruits et de sucre mélangés.
Parfois des mains amies m'ont aidée à récolter les fruits. Sous les fruitiers, dans le bourdonnement des insectes, des rires ont fusé, de petits secrets se sont échangés, complices de la saveur du moment.
Attentive à la cuisson, tourner la longue cuillère de bois dans la marmelade, écumer la mousse. Etaler un peu de jus sur une soucoupe pour vérifier si le sirop est « à la nappe » ou « perlé », jolis mots évocateurs du sucre. Sur un torchon de coton écru les pots embués sèchent.
La masse vermeille brûlante dans la louche les emplit. Les verres semblent gonfler puis tels d'énormes cabochons rutilants ils attendent le lendemain pour recevoir une coulée de paraffine et des étiquettes d'écolier tracées à la plume ronde aux pleins et déliés gourmands.
Après les avoir rangés soigneusement par ordre de grandeur sur l'étagère, fermer la porte sur l'ombre fraîche de la cave.
Plus tard ce sera comme un morceau d'été retrouvé, un petit morceau de ma joie fruitée.