
La littérature nous
permet de mener une double existence. Celle que nous vivons (sans la voir) et
celle que nous voyons (sans la vivre). Il arrive que les deux se confondent et
c'est le bonheur.
L'art de la fiction — ou
plus simplement le plaisir de raconter — est lié à nos impressions d'enfance,
parce qu'il correspond à quelque chose de profond (et d'obscur) chez l'homme :
le besoin de s'émerveiller, d'inventer pour soi des merveilles, ce que Stevenson
appelle avec humour « l'insondable puérilité de...
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