
J'en
reviens à la nudité, à l'insupportable et fascinante nudité. Il m'est arrivé
d'accompagner au piano une femme aimée dans des airs de Haendel, de Verdi, de
Saint-Saëns, des mélodies de Duparc, des lieder de Strauss, et de pleurer de ce
que sa voix (quelque chose que je n'avais encore entendu ni dans sa
conversation ni dans son râle amoureux) me disait du texte muet de notre amour
bien plus que du texte de Baudelaire, Gautier, ou Hesse.
Elle me révélait, cette voix en son chant triomphal, l'étendue de la
dépossession...
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