La mandarine
Longs couloirs rutilants des deux plateaux du quatrième étage de l’hôpital.
L'infirmière va et vient d'une chambre à l'autre, répondant aux appels des lumières clignotantes.
Moi aussi, j'appelle… Il est 02h20.
La porte s'ouvre, une silhouette blanche se découpe dans l’encadrement de la porte.
« S'il vous plaît, j'ai besoin d'aide… »
Médicalement, elle m'est donnée…
- Puis-je vous demander une mandarine, dans la corbeille ?
- Voulez-vous que je la pèle ?
- Oh oui, je veux bien !
Sur mon ventre, je reçois un petit soleil disposé en quartiers charnus.
Un sourire, un regard apaisent la stridence de mes tremblements.
Cela m’est donné, simplement…
Cela existe.
Hommes et femmes, doux, bougons,
efficaces, souriants, blonds, bruns,
cheveux lissés ou frisés, blancs ou noirs de peau,
présents, calmes, précis,
je ne sais pas pourquoi vous avez voulu
devenir infirmièr(e) ou aide-soignant(e).
Si c'est de l'ordre du don,
alors au creux de votre choix intime,
je vous dis que j'ai reçu, beaucoup reçu.
À vous tous, merci.
4 février 2010