Océania (Rome 2)
Nous allons quérir du vin
blanc chez le producteur, sur la colline.
Les jerrycans vides et
propres sont dans le coffre.
La région est douce,
vallonnée à perte de vue, brume bleutée.
La résidence de campagne
du souverain pontife n’est pas loin.
Un petit sentier cahoteux
nous conduit vers une maison au sommet de la colline.
Isolée, entourée à
l’infini de vignes soignées.
Quatre chiens sales, des
poules, un cochon.
Senteurs de citronnelle, de basilic.
En grès bleu, une presse
à huile antique, plus loin un fragment de mur étrusque.
Une végétation touffue
s’acrroche aux murs de la ferme.
Dans la grange, d’énormes
fûts et une imposante cuve en béton dans laquelle le vin travaille.
Il se transforme en
gargouillant.
Un tuyau en caoutchouc
est introduit en guise d’amorce, le vin coule dans une cruche en verre épais,
les gobelets sont courts, trapus, à gros cul.
La robe est dorée, légèrement trouble, le liquide est tiède, saveur
de l’arrière-goût.
On s’affaire à remplir
les récipients au trois quart, le contenu gonflera encore.
Les hommes sont
satisfaits.
Très mâles, les hommes...
Les mains dans les
poches, ils commentent et déambulent sous le jambon suspendu à la poutre
centrale.
Nous redescendons vers Rome accompagnés par le clapotis dix degrés du jus de la treille.