18 mars 2009
Louise de Vilmorin
Saisons
Le temps a dissipé la
blonde silhouette
De mes châteaux de sable
aux créneaux sans danger.
De ces châteaux d'enfant
j'étais la girouette
Quand je ne savais pas
que le temps peut changer.
Mais s'il peut te
changer, me changer et me prendre
Ma jeunesse d'hier et
notre heure aujourd'hui,
Il n'empêchera pas les
saisons de nous rendre
L'iris et l'anémone et le
mille-pertuis,
La jonquille au
printemps, l'automne en chrysanthème,
La rose de toujours, la
tubéreuse blême,
La sauge en plein été,
l'ellébore en hiver,
L'étoile clématite en la
nuit qui se sauve,
La glycine de mai dont
les larmes sont mauves
Et ce qui se défeuille et
ce qui reste vert.
In « Solitude, ô
mon éléphant »
Photo Océania
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