15 février 2009
Roberto Juarroz
L'impossibilité de vivre
se glisse en nous au
début
comme un caillou dans la
chaussure :
on le retire et on
l'oublie.
Ensuite arrive une pierre
plus grande
qui n'est plus déjà dans
la chaussure :
le premier ou le dernier
malentendu
se mêle à l'amour ou au
doute.
Viennent après d'autres
échecs :
la perte d'un mot,
la sauvage irruption
d'une douleur,
une mort sur le chemin,
la chute d'une feuille
sur notre solitude,
la vieillesse qui
s'annonce
comme un soir écorché par
la pluie.
Nous émergeons de tout
avec un tremblement qui
dissout la confiance.
La lune pâlit,
nous commençons à nous
méfier du soleil.
In « Quatorzième
poésie verticale »
Dessin Faujas
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