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Voyage dans les mots
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7 février 2009

Océania (Cinquième élément)

mer_bleue_Capri



Le quatrième élément…

la terre à atteindre, le bord, la rive, la côte…

 

Aborder l’autre terre, la terre intérieure, la quête…

palper le terreau révélé par la traversée océane,

se connaître soi-même sans masque

assumer force et fragilité, sérénité et peur

affronter les dragons, les démons

passer la porte étroite, la porte basse

se regarder dans le miroir

y reconnaître l’ami et l’ennemi

 

être sans paraître

aimer

n’est-ce pas cela le cinquième élément ?

Alchimie subtile dans le creuset des quatre autres ?

 

Centre commercial de V..., je suis avec une amie,

nous allons d’un cube de béton à un autre cube de béton,

des voitures garées à l’infini sur l’asphalte entre les cubes,

les autres circulent, agressives, entre les clones consommateurs

les enseignes lumineuses clignotent fluo l’acide des fausses couleurs

des drapeaux commerciaux vulgaires claquent dans le mistral

il fait gris triste irréel métallique chromique

j’ai froid j’ai le cœur étreint je suis fatiguée

je ferme les yeux, je me retire, je vole vers toi

 

j’entends le bruit de l’eau sur la coque

le vent dans la voile

le gémissement du mât,

 

mon avant-bras goûte le sel

je lèche le vin du dimanche sur ton menton

nicotine du brin de tabac collé à tes lèvres

 

mon regard ne peut absorber l’immensité

il caresse l’épure de la voile

se mouille dans tes yeux

 

le vent joue avec mon corps

relief du pont sous mes orteils

ta main sur mon épaule

 

je respire dans ma paume l’odeur laissée par ton sexe

il sent l’air l’eau et le sel lui aussi, un sel de sueur

mêlés à mon odeur musquée femelle marine

 

Le temps s’est arrêté, nous sommes.

Toi qui n’es pas là, tu es le plus là

reçois ma douceur, ma joie profonde

de te savoir là, mon amour.

J’arpente mes terres le ventre vide

comble-moi, remplis-moi, scelle-moi

pénètre-moi, fais-moi femme,

donne-moi naissance, je suis inachevée

fais-moi crier de naître

fais-moi crier d’être.

Photo Océania 

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Commentaires
T
Qu'un un parking de super marché inspire une telle déclaration d'amour, c'est que la puissance d'imagination de son auteur est sans égale.
F
te voilà de retour d'un bien beau voyage, celui de l'amour.<br /> ce texte magnifique que tu nous donnes à partager est un carnet de voyage amoureux émouvant.
G
Le vent lèche les écoutilles<br /> Des parfums de passage<br /> Dans la chevelure intime<br /> D'une déesse au sein fabuleux<br /> Dont les filles s'enveniment<br /> Des sels de bain en floraison<br /> Qui nacrent l'or de la peau<br /> Et glissent en caresses<br /> Sur les courbes du temps<br /> Qui gémit en pleurant<br /> Des gouttes de sang frais<br /> Sur les pontons humides<br /> Où des vierges insouciantes<br /> Offrent la ferveur de leurs délices<br /> En partage d'ouverture à l'alizé
Z
Tellement animal, humain, carné, incarné. Je n'écrirai rien de plus, parce qu'il n'y a rien à dire mais goûter, ressentir, tressaillir avec vous. Le coeur battant.<br /> <br /> Tendresse
A
mal de mer mal d'amer mal d'amour
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