Claude Esteban

Derrière la palissade rouge
on aimerait vivre et vieillir très
longtemps, on serait
un homme sans crainte, sans presque
de désir et seulement les arbres
parleraient de vous, diraient la sève
et le surcroît, l'immobile
mouvoir des heures et puis la mort
comme une écorce mouillée, on serait là, les yeux
ouverts, juste une vie, derrière une palissade rouge.

In « Le jour à peine écrit »

Photo Lionel Dersot

Comments

[dominque boudou]

L'immobile mouvoir des heures , comme si le mouvement était à l'état de puissance, pas encore là mais cependant présent. Le Matricule des Anges aconsacré tout un numéro à Claude Esteban mais je le connais mal.

[Ch. Borhen]

La pointe Duras.

[D. Hasselmann]

Une sorte de "pacifique palissade", sauf que ce n'est peut-être pas à Los Angeles (la photo) et que le blockhaus est insuffisamment caché !

[agnès]

Très beau poème de Claude Esteban !

Coïncidence, je lis en ce moment "Etranger devantla porte" de cet auteur... :-)

[amichel]

"Derrière la palissade rouge"
dans l'enclos et l'humus du temps
où les fruits des saisons murissent