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Voyage dans les mots
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1 décembre 2008

Océania (L'homme, sombre,...)

statue_homme_colossale001



<p><p><p><p>Alerte : commentaire</p></p></p></p>

L’homme, sombre, passait lentement, difficilement.

Il porte une majuscule l’Homme,

il porte le monde sur son dos, terres et mers,

océans aux poissons argentés,

aux dauphins bondissants.

Terre rive, terre limon, terre humus,

frise d’arbres, troncs, ramures

et puis, le feu au centre du volcan

qui gronde, qui étincelle

et puis, l’air, l’air de rien, l’air de tout,

du vent dans les voiles, alizés, rugissants.

 

Sombre...

la lumière est de l’autre côté,

rai de lumière sous la porte fermée,

une poussée, l’ouvrir ou l’entr’ouvrir.

Passe, passe le temps, la vie l’amour la mort,

savoir ou ne pas savoir, peu importe,

mais chercher, mais connaître,

dépasser le savoir, l’intellect sur étagères,

en livres livresques reliés cuir

Passons, passons... Etre, oui !

Etre sans avoir, c’est le travail, le creuset

dans le cœur de l’homme sombre.

 

Un jour, il confia à une femme :

ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.*

Elle secoua la tête, lui dit : « J’y crois pas... »

Y croire, y croire... Ce qui serait bien, c’est de douter !

Mais lorsqu’on dit j’y crois pas, c’est qu’on doute, non ?

Est-ce que secouer la tête favorise le doute, le manque de croyance ?

Le doute balance, interroge, enseigne, il a des hauts et des bas,

on pleure, on rit, on saigne, on avance. Difficilement. Comme l’Homme sombre.

L’incertitude établit une faim, une soif.

Et puis, on ne dit pas j’y crois pas », on dit « Je n’y crois pas »

Et c’est quoi cet i grec ? Inconnu vague, indéfini...

Mais faut croire, ne pas douter, que l’Autre sait, lui,

que quoi qui... est cette lettre voilée et grecque de surcroît...

Cariatides drapées, tombé de l’étoffe, fronton triangulaire,

front...affronter...faire face. Angle mort.

 

Mais l’Autre s’éloignait déjà.

S’éloigner c’est partir, aller plus loin, un autre quitte un autre.

Pas facile tout ça... C’est quoi l’altérité ?

Et pourquoi à l’imparfait ? Y a longtemps ?

A-t-il du chagrin celui qui reste ? Est-il soulagé ?

Loin de l’esprit, des pensées ou loin du physique, du corps,

est-ce une déchirure, une blessure... la mort peut-être ?

Est-ce une légèreté, une vacuité, vivre comme on veut ?

Oui, pars, pars loin, de la maison, du jardin

et que le souvenir ne marche pas, ne piétine pas les fleurs !

Elles ont pris racine. Un départ....terreau ou tombeau ?

 

L’autre qu’on respecte,

l’autre qu’on méprise,

l’autre indifférent,

l’autre à côté, en face, au-dessus, en-dessous...

l’Autre, quoi ! Le « Je »...

celui de Rimbaud,

celui à apprivoiser,

l’explorateur sombre.

 

*citation de Sören Kierkegaard      (merci à Agnès)

 

Statue d’homme colossale « Puo Hakanononga »

Ile de Pâques

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Commentaires
T
Homme sombre, femme lumineuse, couple luisant de l'aube et du crépuscule où "l'amour est une alliance une force de combat".
N
Kierkegaard qui était très pote avec Erasmus Morgenstrumpf, qui lui, disait à Sören (qu'était poltron) : "C'est pas parce que c'est difficile qu'on n'ose pas, c'est parce qu'on n'ose pas que c'est difficile."
Z
Puis-je savoir de quoi parlait Kierkegaard à travers cette phrase?
G
eh ben voilà un beau texte !
H
Oh lala ! Que c'est beau !
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