Océania (L'homme, sombre,...)
<p><p><p>Alerte : commentaire</p></p></p>
L’homme, sombre,
passait lentement, difficilement.
Il porte une majuscule
l’Homme,
il porte le monde sur son
dos, terres et mers,
océans aux poissons
argentés,
aux dauphins bondissants.
Terre rive, terre limon,
terre humus,
frise d’arbres, troncs,
ramures
et puis, le feu au centre
du volcan
qui gronde, qui étincelle
et puis, l’air, l’air de
rien, l’air de tout,
du vent dans les voiles,
alizés, rugissants.
Sombre...
la lumière est de l’autre
côté,
rai de lumière sous la
porte fermée,
une poussée, l’ouvrir ou
l’entr’ouvrir.
Passe, passe le temps, la
vie l’amour la mort,
savoir ou ne pas savoir, peu
importe,
mais chercher, mais
connaître,
dépasser le savoir,
l’intellect sur étagères,
en livres livresques
reliés cuir
Passons, passons... Etre,
oui !
Etre sans avoir, c’est le
travail, le creuset
dans le cœur de l’homme
sombre.
Un jour, il confia à une
femme :
ce n’est pas le chemin
qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.*
Elle secoua la tête,
lui dit : « J’y crois pas... »
Y croire, y croire... Ce
qui serait bien, c’est de douter !
Mais lorsqu’on dit j’y crois pas, c’est qu’on doute, non ?
Est-ce que secouer la
tête favorise le doute, le manque de croyance ?
Le doute balance, interroge,
enseigne, il a des hauts et des bas,
on pleure, on rit, on
saigne, on avance. Difficilement. Comme l’Homme sombre.
L’incertitude établit une
faim, une soif.
Et puis, on ne dit pas j’y crois pas », on dit « Je n’y crois pas »
Et c’est quoi cet i
grec ? Inconnu vague, indéfini...
Mais faut croire, ne pas
douter, que l’Autre sait, lui,
que quoi qui... est cette
lettre voilée et grecque de surcroît...
Cariatides drapées, tombé
de l’étoffe, fronton triangulaire,
front...affronter...faire
face. Angle mort.
Mais l’Autre
s’éloignait déjà.
S’éloigner c’est partir, aller
plus loin, un autre quitte un autre.
Pas facile tout ça...
C’est quoi l’altérité ?
Et pourquoi à
l’imparfait ? Y a longtemps ?
A-t-il du
chagrin celui qui reste ? Est-il soulagé ?
Loin de l’esprit, des
pensées ou loin du physique, du corps,
est-ce une déchirure, une
blessure... la mort peut-être ?
Est-ce une légèreté, une
vacuité, vivre comme on veut ?
Oui, pars, pars loin, de la maison, du jardin
et que le souvenir ne
marche pas, ne piétine pas les fleurs !
Elles ont pris racine. Un
départ....terreau ou tombeau ?
L’autre qu’on respecte,
l’autre qu’on méprise,
l’autre indifférent,
l’autre à côté, en face,
au-dessus, en-dessous...
l’Autre, quoi ! Le
« Je »...
celui de Rimbaud,
celui à apprivoiser,
l’explorateur sombre.
*citation de Sören Kierkegaard (merci à Agnès)
Statue d’homme
colossale « Puo Hakanononga »
Ile de Pâques