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Voyage dans les mots
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25 novembre 2008

Nicolas Bouvier

goutti_re_pluie



Pour Didier


La dernière douane


Depuis que le silence

n'est plus le père de la musique
depuis que la parole a fini d'avouer
qu'elle ne nous conduit qu'au silence
les gouttières pleurent

il fait noir et il pleut


Dans l'oubli des noms et des souvenirs
il reste quelque chose à dire

entre cette pluie et Celle qu'on attend
entre le sarcasme et le testament

entre les trois coups de l'horloge
et les deux battements du sang


Mais par où commencer

depuis que le midi du pré

refuse de dire pourquoi

nous ne comprenons la simplicité
que quand le coeur se brise

 

Genève, avril 1983

In "Le dehors et le dedans"
Photo Google

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Commentaires
G
superbe
D
Un fleuve pour la pluie, un conduit pour le bras cassé : souvent les larmes s'y mêlent dans leur voyage.
J
C'est un cheminement qui tarde à se faire, tant nous sommes dans l'attente, à notre insu. Au seuil de l'espérance, du visible à l'invisible où tout est mystère, une résonance, un appel se fait entendre. Cette pénétration, lavée de nos envies, de nos oublis, nous incite à aller plus loin...<br /> De cette pluie qui noie nos larmes,tant notre désespoir obscurcit nos pensées, tout s'éclaire<br /> dans une galerie où nous sommes explorateurs.. Jackie
A
Dans sa simplicité, c'est un très beau texte. Très sensible comme toujours chez Nicolas Bouvier.<br /> <br /> En écho, peut-être...<br /> <br /> Il faut<br /> murmurer d’une voix profonde<br /> les rêves éteints<br /> la cendre lavée<br /> de tout l’ocre humain.<br /> Il faut dire<br /> à voix froissée<br /> ce qui hurle en soi<br /> avant de se taire.<br /> <br /> <br /> Dire<br /> les chemins tortueux<br /> dans la terre lasse<br /> de nos migrations.<br /> Dire <br /> l’adagio de l’aube<br /> le chant aux mille voix<br /> tout autour<br /> et l’isthme trop fragile<br /> qui nous retient encore.<br /> <br /> <br /> Il faut<br /> dire qu’on est debout<br /> dans l’opacité dans la fièvre<br /> soumis aux remous<br /> dans l’effacement<br /> mais que fuse encore<br /> en nous la lave.<br /> <br /> <br /> Dire aussi<br /> les épines qui vont toujours droit<br /> à l’âme<br /> et dont il faut se détourner
F
Peut-être parce que le chemin vers l'humilité et le dépouillement est difficile, ardu, et que son accès passe aussi par le chagrin.<br /> Bonsoir Oceania
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