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Voyage dans les mots
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20 août 2008

Océania - Réponse de Dan

regard_chien___finlande



Réponse de Dan


Bonjour Danielle,

 

…Tes lettres me font plaisir, la colère maîtrisée que tu exprimes dans l’une : Il n’existe pas de lecture innocente,  le mieux est de chercher de quelle lecture nous sommes coupables »

 

Innocence : état de l’être qui ignore le mal, qui n’est pas souillé par le mal, qui est incapable de le commettre. Etat de celui/celle qui ne nuit pas, qui n’est pas malfaisant. Etat de celui/celle qui n’est pas coupable (d’une chose particulière…)

 

…coupable d’une chose particulière : c’est sur la chose que joue l’ambiguïté de cette phrase, (sa perversité, dis-tu)  je veux dire qu’innocent, nul ne l’est…dans l’absolu (car à quoi est-on traître quand nous demeurons fidèles…) et que tout censeur a beau jeu de prétendre à la culpabilité – non pas d’une chose précise, mais de toute lecture, du fait même de lire, d’être lecteur – de l’autre.

 

Nous ne pouvons pas ne pas être traîtres, coupables… du fait même que vivre c’est mettre en jeu une vision /lecture du monde personnelle qui instaure un écart à ce qui est vu/lu.

 

Cette phrase s’adresse à des psy en employant des termes moraux qu’il faut défaire de leur charge culpabilisatrice, stigmatisante.

Il y est question de lecture et ils parlent de traduction/interprétation de la parole de l’autre, de ses écrits, de son symptôme, etc…

Qui traduit/interprète/lit dans ce sens ne peut que mettre une distance, sa distance , son écart au texte qu’il aborde.

 

« Connaître sa vision » peut être la leçon  de cette sentence.

Il faut en savoir quelque chose (sous peine de nier l’écart qui permet le lien, la trahison - ma vision n’est pas la sienne, je « le » prends ou prends son texte dans ma vision – qui instaure et l’autre et moi-même comme différents, existants jusqu’au bout , à distance l’un de l’autre)

 

Mais tu as raison : il faut aller plus loin, aborder la justesse possible, parfois difficile, toujours liée à un certain amour de la vie en ses mille facettes, en son mouvement, en ses échanges…la justesse possible de sa propre vision.

Coupable  renvoie alors au sentiment intime de n’être pas juste, ajusté en sa vision… honnête en fait …avec soi-même tel quel, avec l’autre que j’approche, que je lis.

Il faut décharger/vider le mot coupable de son aspect paralysant, de la condamnation qu’il véhicule et qui nous tétanise.

Aller par-delà les méandres et les nœuds du mental (et cette phrase semble - si on ne la lit pas comme une provocation, comme une incitation au « bien-faire » - cautionner le constat d’une impuissance et condamner définitivement… fermer les portes au lieu d’ouvrir le cœur…)

 

Le temps passe, nous en reparlerons.

L’aube se lève sur la crête des arbres, à droite de l’église…

 

Février 1997

 

Extrait d’une correspondance amicale,

Photo Anne Van, Finlande

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A
Apprendre soi chercher sa voix <br /> dont l'innocence est enjeu <br /> lire de l'autre l'autre moi<br /> gagne l'amour qui perd au je <br /> <br /> avant de porter jugement <br /> tirer de ton puits vérité <br /> calmera ta soif tes tourments <br /> d'une pluie de fraternité <br /> <br /> Lire en soi même à livre ouvert<br /> les mille feuilles de sa vie<br /> au coin du coeur quand vient l'hiver <br /> sans préjugés mort nous convie
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