Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Voyage dans les mots
Voyage dans les mots
Derniers commentaires
11 août 2008

Ernst Moerman

source_du_rocher



Week-end

 

Depuis que tu m'aimes,

Cette petite ride verticale

Entre mes deux yeux

Ne quitte plus mon sommeil.

Le sommeil n'efface pas l'amour
Comme la surface de l'eau claire
N'éteint pas la flamme qui s'y mire.

 

Je n'ai plus froid

Depuis que c'est moi qui t'aime le plus.
Ma soif calme ma faim

Et mon charbon sent la vanille.

Je ne sais si je suis plus faux ou plus fier.

 

Te souviens-tu du fond de la mer ?
Tu es la seule femme

Rencontrée à pareille profondeur.

Nous ne sommes encore qu'au centième étage,
Nous ne remonterons pas de sitôt

à la surface.

Nous avons trois mille mètres devant nous.
Hâtons-nous de ne pas nous presser

Pour ne pas trop fatiguer

Nos semelles de plomb.


Mais dans ce miracle lent,

Je sens que nous allons trop vite.
L'heure de la fièvre

Est en avance sur celle des maladies,
Comme les oiseaux pressés

Devancent le vent qui les porte.

Déjà nous n'accordons plus nos instruments
Pour parler tous deux du présent.

Et déjà je n'écoute plus

Que les questions que je te pose.


Pendant qu'elle dort et rêve à d'autres,
(les autres sont, moi, très souvent),

son parfum la nuit parfois se lève
et vient me troubler.

La hâte s'engouffre dans notre naufrage ;

Nous nous chauffons

Avec les mâts de notre navire.
Nous brûlons les mâts sur le pont.
Nous brûlerons le pont sur la cale,
la cale sur la mer.

Bientôt on ne retrouvera plus,
Flottant à la dérive,

Que le baromètre

Qui marquait le beau temps.

 

L'amour doit toujours

Demeurer en deçà du lendemain ;
Puisque le bonheur n'existe pas,
Tâchons d'être heureux sans lui.


Extrait de « 37°5 »

Photo Helios

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Liquide l'amour ruisselle,<br /> ruisseau, tonnelle,<br /> déversoir arrosant des vies translucides,<br /> rivalisant d'émoi sous les mots d'Euripide,<br /> brûlantes par endroits sont les odeurs de toi,<br /> dans les griffes du temps,<br /> s'écoulent et puis chancellent,<br /> dans un écho fuyant<br /> les amours et leurs traces,<br /> dans les cheveux du vent.
Voyage dans les mots
Publicité
Archives
Publicité