25 janvier 2008
Roberto Juarroz (Le silence)
Le silence qui subsiste
entre deux mots
n'est pas le silence qui
entoure une tête qui tombe,
ni celui qui nimbe la
présence de l'arbre
quand s'éteint l'incendie
vespéral du vent.
De même que chaque voix a
un timbre et une hauteur,
Chaque silence a un registre
et une profondeur.
Le silence d'un homme est
différent de celui d'un autre
et ce n'est pas la même
chose de taire un nom et de taire un autre nom.
mais on ne nous a pas
appris à l'épeler.
La lecture du silence est
néanmoins la seule durable,
plus peut-être que le
lecteur.
In, « Poésie verticale »
Photo Dominique et Christian D. (zyeuter)
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