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Voyage dans les mots
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14 novembre 2007

Marguerite Burnat Provins

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II

Parce que l'amour a noué nos corps de ses mains divines, comme les enfants nouent les tiges qu'ils arrachent aux prés, parce que nos vies se sont mêlées comme se mêlent les eaux chantantes, je consacre à ta jeunesse un hymne enivré.

Je dirai la lumière de tes yeux, la volupté de ta bouche, la force de tes bras, l'ardeur de tes reins puissants et la douceur tiède de ta peau. blanche et dorée comme la clarté du soleil.

Je dirai l'emprise de tes mains longues qui font à ma taille une ceinture frémissante ; je dirai ton regard volontaire qui anéantit ma pensée, ta poitrine battante soudée à ma poitrine, et tes jambes aussi fermes que le tronc de l'érable, où les miennes s'enroulent comme les jets onduleux des houblons.

Telle qu'une idole, mon adoration couvrira ta nudité superbe des lys odorants et des phlox cueillis dans mon jardin.
Je te regarderai dormir dans leur parfum.

Contre ton flanc apaisé, j'écouterai ton sang couler dans le mystère de ta vie, comme j'écoute, dans le soir, le ruisseau qui descend de l'obscure forêt.

Sylvius, quand je ne serai plus, quand les saisons sur ma tombe ouvriront les passeroses et les giroflées d'or, dans la pureté du matin bleu, des voix passionnées rediront le chant de mon amour.

In, « Le livre pour toi », poèmes en prose
Photo, Ile Vaïgatch dans la mer de Kara

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