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Voyage dans les mots
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7 octobre 2007

Mahmud Darwich

bunker_porte_cellule



Un mètre carré en prison

C'est la porte, et derrière, l'éden du coeur. Nos choses, tout ce qui nous appartient, s'estompent. Porte est la porte, porte de la métaphore, porte du conte. Porte qui épure septembre. Porte qui ramène les champs à la genèse des blés. Nulle porte à la porte, mais je peux accé­der à mon dehors, amoureux de ce que je vois et ne vois pas. Tant de grâce et de beauté sur terre, et la porte serait sans porte? Ma cellule n'éclaire que mon dedans. Que la paix soit sur moi, et paix sur le mur de la voix. En louange à ma liberté, j'ai composé dix poèmes, ici-là et là-bas. J'aime les miettes de ciel qui s'infiltrent par la lucarne, un mètre de lumière où nagent les chevaux, et les petites choses de ma mère... Le parfum du café dans les plis de sa robe quand elle ouvre la porte du jour à ses poules. J'aime la nature entre automne et hiver, et les fils de notre geôlier, et les journaux étalés sur les trottoirs lointains. Et j'ai composé vingt chansons pour maudire le lieu où il n'y a pas place pour nous. Ma liberté : être à l'opposé de ce qu'ils voudraient que je sois. Et ma liberté : élargir ma cellule, poursuivre la chanson de la porte. Et porte est la porte. Et nulle porte à la porte, mais je peux accéder à mon dehors...

 In, « La terre nous est étroite »
photo MacCow(flickr)

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Commentaires
A
Avril 2003, un ami de Dominique Wiel écrit ce poème:<br /> <br /> Elles m'ont mis en prison,<br /> les rumeurs dansantes de maison en maison. <br /> Je ne lès ai pas vues arriver <br /> Sur les routes de bonnes intentions pavées. <br /> <br /> Je ne sais par quel vent <br /> leur naissance issue du néant <br /> A répandu une semence mortelle <br /> Destructrice de corps et de cervelles.<br /> <br /> Je suis nu entre quatre murs <br /> Enfermé dans la carapace dure<br /> De quelques paroles lancées <br /> Porteuses d'une violence insensée <br /> <br /> Dans cette maison du pire <br /> le mot 'innocent' ne veut rien dire<br /> Tu es là à cause d'une fable <br /> Qui serine: tu es coupable" <br /> <br /> Les murs de cet asile <br /> Faits de mensonges habiles, <br /> Je les cogne comme un fou <br /> Pour gueuler la vérité tabou <br /> <br /> Ils m'ont pris dans leurs filets<br /> Moi qui seulement voulais <br /> Vivre avec ces pauvres bougres destitués, <br /> Secouer avec eux la misère instituée <br /> <br /> Être des leurs était mon seul vœu <br /> Je suis servi! On m'a mis plus bas qu'eux<br /> Je suis au ban de cette société <br /> Peureuse d'une liberté émiettée <br /> <br /> Lorsqu'enfin nous rassemblera cette liberté <br /> Les murs s'écrouleront sous un soleil d'été, <br /> fleuriront nos chansons, éclateront nos rires, <br /> Deviendronr muets les tristes sires.<br /> <br /> Vérité ne pourra plus se taire <br /> Justice germera de la terre <br /> Paix montrera le chemin <br /> Folie n'aura plus de lendemain.<br /> <br /> Bonne semaine !<br /> <br /> Le texte de Mahmud Darwich ma interpelé. J'ai continué à faire des recherches et j'ai trouvé un autre texte, mais peut-être je ne fais que de vous déranger ? Merci pour vos documents ! Patrick
A
Un texte qui parle vrai, qui dépoussière les clichés, pas un texte dur...<br /> Je saisis l'opportunité pour signaler une journée d'hommage à cette grande dame, et belle philosophe, qu'est Annie Leclerc ce 27 octobre 2007 au Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. <br /> (Annie Leclerc est partie en octobre 2006)<br /> Jouissance, jouir du sens...pour se réconcilier avec la philo<br /> "Toi, Pénélope" Actes Sud, pour se réconcilier avec le féminisme, ou avec les hommes!
F
je trouve ce texte très dur et en même temps plein d'espoir, l'espoir de franchir un jour la porte pour toujours.
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