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Voyage dans les mots
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15 septembre 2007

La musique et les nombres

d_me_Milan__Agnese_Fujiyama__flickr_


L’année passée, nous nous placions en rangées horizontales dans la largeur de la pièce.
Cette année, nous sommes installés en arcs parallèles.
Aucun angle mort.
Expérimenter la largeur, la longueur, la perpendiculaire, l’horizontale, les courbes parallèles. 
Prendre de la hauteur pendant que les volumes d’harmonie mathématique nous enveloppent et atteignent notre profondeur.
Ne songer en aucun cas à prendre la tangente.
Nous cherchons la section dorée.
Nous sommes dans le plaisir de la musique.

La bibliothèque en fond de décor, me distrait quelque peu : les livres font partie de la vie intime et professionnelle de nombre d’entre nous et effleurer du regard les dos de couvertures des éditions Gallimard, Stock, Albin Michel, Belfond, Seuil ainsi que les albums Pléiades, deviner les titres - un « Voyage en Italie », une « Petite encyclopédie de l’ocre », le « Dictionnaire des personnages », les romans de Kundera et tant d’autres… - me procurent le bonheur d’être un peu songeuse cependant que, sous l’égide du plaisir, débute la semaine musicale.

L’éveilleur parle de ce qu’il aime et il en parle bien.
Il éveille une sensibilité de l’ordre du sacré pour approcher l’essentiel en nous, en notre être, une quête d’harmonie. Par la musique.
Il aiguise l’émotion de la perception.
Il organise des rendez-vous avec ces rémouleurs de l’âme que sont les musiciens, nous sommes honorés d’être des amateurs.
Passeur passionné, il transmet généreusement, il réussit à rendre compréhensibles des notions qui ne sont pas évidentes, du moins pour moi.
Toutefois, la tierce pythagoricienne et la quinte mozartienne seront difficiles à replacer lors des dîners en ville !

J’ai imaginé, cher éveilleur, pouvoir - ensemble ici tous présents - bâtir une cathédrale de musique dont chaque élément serait un mouvement, une technique, une mélodie, un rythme assemblés selon le rapport d’harmonie, de résonance et de grandeur des différents instruments.

Nous vous nommons Maître d’œuvre, nous serions « Compagnons de la musique », nous intègrerions le nombre d’or et nous porterions haut la recherche de la profondeur.
Nous éveiller à notre cathédrale intérieure si souvent négligée ou galvaudée est une belle tâche, un travail d’homme, merci à vous.

La plus haute tour ou flèche de cette architecture symbolique s’élancerait vers le ciel en forme de fugue, de fugue inachevée comme fut celle de Jean-Sébastien Bach ; que la dernière ligne, l’ultime portée soit celle du silence, du souffle, d’une mémoire de musique…
Ne pas croire que l’œuvre est achevée…
La musique, l’apprentissage, ce savoir, le plaisir que procure l’étude n’est pas la fin de la connaissance.
Les sommets sont parfois des impasses, on ne peut qu’en redescendre.
La récompense de l’appris c’est l’ignoré, ce territoire infini devant nous avec ses secrets, ses joies, ses difficultés et le potentiel d’un accroissement de soi-même.

Alors, cher Maître d’œuvre, nous comptons sur vous l’an prochain pour continuer votre office de défricheur.

Le 23 avril 2005

Adresse de remerciement au musicologue André Van Oekel
Photo "Dôme de Milan", Agnese Fujiyama (flickr)


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