St Marcellin

St Marcellin, samedi 27 juillet 2002

Temps retrouvé,
temps goûté,
temps savouré.
La maison, le paysage, les senteurs.
La chaleur de l’accueil, les baisers…
« Comment vas-tu ? Les enfants ? Tu es contente, là où tu habites maintenant ? »
L’apéritif, rosé frais, myro, radis au sel… et tout et tout….
Nous nous racontons le temps depuis la dernière fois, famille, métier, sentiment, la vie, la mort, surtout la vie.

Dans la chambre, MA chambre, je retrouverai la pleine lune, immuable complice, encadrée par les murs épais de la fenêtre. Je me souviens, il y a vingt ans, je jetais sur ce même papier quadrillé ce qui était difficile à vivre. Après une phrase, je relevais la tête et je contemplais la lune en suçant la gomme de mon crayon.

Aujourd’hui, j’écris vers vous ce qui est heureux à vivre.
Quel bonheur de pouvoir le faire !

Il fut une époque où je rêvais d’une maison avec des volets bleus. Elle est enfouie dans la verdure, elle accueille les amis. On y partage le pain le vin et les rires fusent. Parfois le ton devient grave, les mots se font plus rares et le silence sert d’écrin à la pudeur des émotions, des sentiments.
Couper le bois, tailler les arbres, ramasser les feuilles, entretenir le jardin et le potager… tâches régulières, cycle des saisons.
Les ombres s’allongent, les oiseaux un à un se taisent, l’envie vient d’allumer un feu, flammes hautes, pénombre rousse, l’or brûlé du regard.
A l’étage, dans la chambre au plafond bas, l’édredon blanc et frais du lit attend et reçoit le corps à reposer, à réconforter. S’endormir, dormir.

Non, je ne fais plus ce rêve, il dort dans les limbes de mon imaginaire.
Mais quand je viens ici, il s’ébroue et la maison aux volets bleus s’éveille dans les bruits familiers du matin.
Je sens en moi que cette maison existe, elle vit, elle est habitée.

Vous me donnez des traces, des empreintes rassurantes dans lesquelles je pose mon pas.
Vous me donnez la sensation d’avoir des racines.
Vous me donnez des rires, du bonheur, des souvenirs.
Par votre amitié, votre tendresse, votre vigilance.
Merci.

Et puis, laissez-moi vous confier ce soir, sous le lierre, sous la lune qui décroît,
laissez-moi vous dire sans fausse pudeur que je vous aime.

Comments

[Vitriol en Fiole]

Ma Douce tu sais ce que je pense...je suis heureuse de voir que la lune t'inspire mais plus encore de voir dans tes yeux des étoiles par milliers et de la lumière qui jaillit comme le ferait l'eau d'un rocher.
Alors laisse moi à mon tour te confier quelque chose: Dis merci pour moi à ton Petit Prince.

[Lucien]

L'amour est ce qu'il y a de plus important dans la vie : aimer et être aimer...

[malika s.c]

Rêver encore rêver, se laisser porter
Par le charme d'une voix ...