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Voyage dans les mots
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7 mars 2007

Andrée Chédid

Saison des hommes.

Sachant qu'elle nous sera ôtée,
Je m'émerveille de croire en notre saison,
Et que nos coeurs chaque fois
Refusent l'ultime naufrage.
Que demain puisse compter,
Quand tout est abandon ;
Que nous savons ensemble.

Egarés et lucides,
Ardents et quotidiens,
Et que l'amour demeure après le discrédit.

Je m'émerveille du rêve qui sonde l'avenir,
Des soifs que rien ne désaltère.
Que nous soyons chasseurs et gibiers à la fois,
Gladiateurs d'infini et captifs d'un mirage.

Les dés étant formels et la mort souveraine,
Je m'émerveille de croire en notre saison.


in, « Double-Pays »

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Commentaires
A
"Je m'émerveille du rêve qui sonde l'avenir,<br /> Des soifs que rien ne désaltère."<br /> <br /> Désir de mers trop vastes<br /> de fleuves sournois<br /> de cataractes déferlant <br /> désir du marteau du froid<br /> dans le tumulte des eaux.<br /> <br /> Si lointaine et si friable<br /> la rive ! <br /> Pas assez d'ombre<br /> souvent ou pas celle qu'on attendait.<br /> Trop de murs dressés<br /> trop d'impasses<br /> et d'angles sur les pierres.
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